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jacques attali - Page 2

  • Filer la métaphore

    Jacques Attali qui se compare à Turgot, Nicolas et Carla qui passent leur nuit de noces à “La Lanterne” de Versailles : voilà un gouvernement qui manie les symboles avec une naïveté digne de Louis XVI.

    Un lieu commun veut que l’irresponsable Louis Capet ait eu le charisme d’un serrurier-horloger ; on peut dire de Nicolas Sarkozy qu’il a le charisme d’un VRP en horlogerie de luxe, lui ; pour Marie-Antoinette, je ne dirais pas “bling-bling” mais plutôt “frou-frou”.

    Karl Marx relève à juste titre que l’histoire se répète, et de manière PARODIQUE. Une confidence : lorsque j’entends les discours pleins de morgue du bouffon à bicorne Jacques Attali, j’ai besoin de me pincer pour me prouver que je suis bien là. Même besoin lorsque j’entends Dominique de Villepin causer littérature. « Mon Dieu, est-ce que cet energumène existe vraiment, ou bien c’est juste un cauchemar ? » On comprend mieux que le VRP Sarkozy n’ait fait qu’une bouchée de cet échalas, empêtré de littérature comme Don Quichotte de sa râpière et de ses romans de chevalerie.

    *

    Louis-Napoléon n’a pas conscience qu’il tient le premier rôle dans une parodie ; de même, dans le domaine des arts, pour prendre l’exemple de Proust et Picasso, ces deux fétiches bobos, l’intelligentsia bourgeoise n’a pas conscience du caractère de pastiche ultime de la littérature et de la peinture philosophiques de Proust et Picasso. Tel Jean Clair, sinistre gugusse directeur du Musée Picasso qui charrie les préjugés de Diderot sans l’habileté rhétorique, l’espièglerie de celui qu’il plagie.

    Vous croyez que Xavier Darcos se risquerait à donner une leçon d’histoire à cette clique d’imbéciles ? Quand je le vois, lui, c’est à Tartuffe que je pense, et qu’il y a des coups de pied dans le fondement de la démocratie-chrétienne qui se perdent. Décidément il est plus que temps que Benoît XVI jette sa philosophie aux orties pour distribuer des taloches à ces renégats. Si l’idée d’offrir Bernanos au pape vient de Darcos, quel foutage de gueule.

  • Tuyau boursier

    Sorti de mon terrier pour dîner avec un vieux capitaliste. Il a traversé huit ou neuf krachs boursiers déjà, me dit-il, et il espère bien en subir trois ou quatre supplémentaires. Le phénix capitaliste, toujours, renaît de ses cendres, et la démocratie durera mille ans, etc. Vieux fond de supersitition païenne chez les capitalistes ; après l'orage boursier viendra nécessairement l'embellie boursière, comme la saison dernière.

    Métaphore contre métaphore, moi je préfère celle de la charette, qui fait crac, crac, crac, et boum à la fin. Et le paganisme de La Fontaine à celui de Nitche, si cher aux crétins capitalistes ; "Vous chantiez j'en suis fort aise..."

    Plus sérieusement, je me demande où ces polytechniciens qui prétendent comprendre l'économie ont la tête, Jacques Attali le premier, major d'une belle brochette de fanfarons à bicornes, suivi par Claude Bébéar, où ils ont la tête lorsqu'ils causent "police des marchés financiers".

    Pas assez gonflés pour nier la corruption et les systèmes mafieux ultrapuissants que la finance capitaliste engendre, ces Pangloss du Capital nous expliquent benoîtement qu'en mettant quelques flics vertueux ici ou là, les escrocs qui savent profiter de l'opacité des arcanes bancaires pour blanchir ou détourner de l'argent ont du souci à se faire. Tout ira mieux dans le meilleur des mondes si on multiplie les Jean-Claude Trichet par dix. Et ne vous fiez pas au patronyme de Trichet, le capitalisme est plein de paradoxes mais il s'en sort toujours indemne, comme le Crédit lyonnais.

    Ben voyons. Un peu comme un gosse à qui on fait observer que son château de cartes est sur le point de s'écrouler et qui réplique : "Pas grave ! Vais refaire le même en briques, na !"

    Je laisse mon capitaliste à ses certitudes. Vu son âge, il a peu de chances de connaître la catharsis marxiste. Ce qui le rend fréquentable, pour un libéral, c'est son côté atypique : pas de bagnole, pas de téléphone, ni fixe ni portable, pas d'internet, pas d'i-pod bien sûr, ni d'art contemporain sur ses murs, aucun des gagdets qui rendent la plupart de ses corréligionnaires insupportables et me donnent envie régulièrement de sortir mon knout pour faire passer à ces parasites le goût de ces saloperies. Tous ses ordres boursiers sont passés par écrit : c'est son côté judéo-chrétien.

    *

    Ah, un conseil aux petits porteurs : fuyez tant qu'il est encore temps. Lorsque vous verrez les gros porteurs quitter le navire, il sera déjà trop tard.

  • Jeudi noir

    Un jour de relâche à "Wall Street" pour honorer la mémoire de Martin Luther-King... On ne s'était sans doute jamais aussi ouvertement moqué d'un nègre. Hitler avec sa politique bourgeoise raciste n'a pas fait preuve d'autant de cynisme que ces nouveaux bourgeois antiracistes dont l'hypocrisie est à peu près illimitée.

    Le cynisme et la bêtise. Esprit concret, j'aime mettre un visage sur les phénomènes. Jacques Attali, polytechnicien autosatisfait en costume Mao incarne parfaitement le capitalisme. Le versant stupide du capitalisme. Mitterrand a eu tort de prendre ce judas comme bouffon, car c'est la principale raison pour laquelle Sarkozy l'a nommé "expert". On apprécie cette politique d'"union nationale des cons".

    La Californie comme modèle de civilisation, sans voir que le modèle californien repose sur un déséquilibre. Pas d'économie internet sans exploitation des ouvriers coréens qui fabriquent les bécanes, des ouvriers chinois qui fournissent les gadgets à vendre sur le ouaibe, sans l'exploitation de putes russes qui ont fait le succès populaire de Google.

    La Californie comme modèle à la veille d'un krach qu'Attali lui-même ne peut pas ignorer. La Californie, terre volée aux Mexicains rebaptisés "immigrants", traqués comme des bêtes à la frontière par des types capables de jurer sur la Bible qu'ils sont antiracistes, mais Mexicains qui, néanmoins, en raison de leur vitalité, sont en passe de reconquérir la terre de leurs ancêtres.

    Ma proposition libérale pour la croissance française : supprimer les subventions gouvernementales à la politique de régulations des naissances et d'avortement, politique eugéniste dans son principe, bourgeoise dans son mobile (c'est la raison pour laquelle elle n'émeut guère les démocrates-chrétiens), supprimer ces primes qu'on accorde à des toubibs prêts, pour gagner plus et se conformer ainsi à la "morale" sarkozyste, à tuer en mettant des gants. Non pas construire des "drugstores" à tous les coins de rue, comme Attali le préconise, alors que c'est déjà en grande partie le cas, pour notre malheur.

    Jacques Attali et Simone Veil, symboles du large consensus gauche-droite.

  • Marx pour les Nuls

    La seule proposition de la commission Attali qui paraît raisonnable et ne relève pas de la volonté de singer bêtement la décadence des Etats-Unis, c’est la proposition de revenir sur le principe juridique de précaution. Imbécillité typiquement démocratique. L’éthique substituée à la morale.


    L’embrouillamini juridique, en général, s’il fait la fortune des avocats les plus habiles à couper les cheveux en quatre, d'abrutis entraînés à fouiller les entrailles de la procédure, cet embrouillamini a pour principal effet d’encombrer les prétoires et de détourner la justice de la justice.

    *

    Probablement cette idée à contre-courant a-t-elle été soufflée à Attali par quelqu’un d’autre, n’exerçant pas la profession officielle de bouffon de la République diplômé de l'X. Si les polytechniciens s’étaient mêlés un peu plus de polytechnique et un peu moins d’économie ou de politique au cours des dernières décades, la France serait peut-être dans un état moral un peu moins piteux. Elle serait sûrement moins ridicule.

    *


    Jacques Attali comprend-il qu’il se tire une balle dans le pied avec cette proposition ? Il croit probablement qu’on injecterait ainsi un peu plus de libéralisme dans les rouages de la machine capitaliste, alors que ce qu’il tient pour un frein au “business” n’est en réalité qu’un des corollaires du fonctionnement capitalistique de l’économie. C’est le capitalisme qui dissout le lien entre la cause et l’effet, et par conséquent la responsabilité. Les arcanes juridiques ne sont que le reflet des arcanes monétaires et financiers. Si on a passé la mesure pour verser dans l’absurdité démocratique, c’est précisément parce qu’on a délaissé l’économie pour ne plus s’intéresser qu’à la plus-value et aux flux monétaires.
    Le législateur légifère sans tenir compte de la réalité, comme les cartels produisent sans tenir compte de la demande.
    Les premiers à s’entourer d’une armée d’avocats idiots, ce sont les banquiers et les industriels. La défense du consommateur n’est qu’une réaction sans commune mesure. Le BVP et le CSA, a-t-on jamais inventé des institutions moins efficaces et plus hypocrites ?


    Le bon sens est la chose du monde la moins répandue désormais, et il faudrait que l’Occident, y compris la France, s’en accommode coûte que coûte ? Et merdre à la fin, merdre à tous ces foutus bâtards capitalistes !

  • L'ivresse de l'altitude

    L’idéologie est presque partout, à gauche comme à droite. La France, qui était une nation de peintres et de savants, est devenue une nation de philosophes et de journalistes, comme les États-Unis. Sans compter les marchands, qui détiennent le pouvoir réel, bien sûr.
    On parle d’“économie de services” : quelle expression abjecte ! Elle contient toute l’hypocrisie démocratique.

    Un exemple tiré de l’actualité : le gouvernement veut réformer la fonction publique et, dans ce but, récompenser le mérite individuel dans l’administration. Très joli, mais complètement naïf. On ne se demande même pas pourquoi le système d’évaluation déjà en place, purement formel, ne fonctionne pas. La réponse est pourtant évidente : une évaluation réelle est impossible humainement à mettre en place dans la plupart des administrations, à commencer par l’Éducation nationale, et elle serait trop coûteuse dans les secteurs où elle paraît plus plausible, plus coûteuse que les économies visées.
    Quiconque a déjà travaillé dans le privé est fixé sur les conditions de l’avancement dans ce secteur qui ont plus à voir avec la servilité qu’avec le mérite. Le beau mérite du vendeur de lave-linge ou de téléphones portables qui en a fourgué deux fois plus dans le même laps !
    La distinction public-privé est d’ailleurs globalement une illusion.

    Ici on voit nettement l’incohérence de l’idéologie des libéraux de droite qui prétendent vouloir diminuer le rôle de l’État. Ce projet d’avancement au mérite, ce n’est pas “moins d’État” mais “mieux d’Etat”. Ce n’est pas Madelin ou Tocqueville, mais Colbert. Avec ce problème que ni Fillon ni Sarkozy, s’ils peuvent éventuellement emprunter son discours, n’ont la stature du grand Colbert.

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    Le plus amusant, c’est que les syndicalistes soient farouchement opposés à l’avancement au mérite, alors qu’inéluctablement l'organe de contrôle du mérite tomberait entre leurs mains et leur influence idéologique en sortirait renforcée. Il est vrai que dans l’Éducation nationale, cette influence est déjà totale et qu’on ne voit pas comment elle pourrait se renforcer.

    Celui qui incarne le mieux la synthèse du crétinisme libéral de gauche et de droite, c’est Jacques Attali. Qu’il se place sous les auspices de Marx donne un côté ubuesque à ses propos idiots.
    N’importe qui a un tant soit peu une âme d’artiste constate le côté ubuesque de notre époque et que Jarry n’est pas un auteur comique mais tragique. Seules les brutes ne voient rien ou prennent Sarkozy pour le messie.

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    L’idéologie actuelle, elle, fait fonction d’hôtesse de l’air. Les moteurs de l’avion sont en flammes et, d’une voix rassurante, avec un joli sourire, l’hôtesse explique aux passagers qu’il ne faut pas s’inquiéter, on va bientôt arriver à destination, dans un pays de cocagne magnifique avec plein de palmiers, où on vit tout nu et on peut baiser librement, à condition de mettre une capote pour "augmenter son plaisir" - j'espère que vous n’avez pas oublié d'emporter vos godemichets et vos “sex-toys”, au moins, Mesdames et Messieurs ? La compagnie vient d’embaucher un nouveau pilote, secoué de tics mais très talentueux, un as du “looping” et des acrobaties en tous genres. Attachez vos ceintures, on entame la descente.

  • Table rase de la télé (3)

    Une brochette d’économistes chez la “reine Christine” - comme on disait naguère, avant que Christine Ockrent n'attrape cet air de douairière.

    Jacques Attali préside la docte assemblée déconnante, en col Mao, l’air plus bouffon que jamais. Jacques Attali, c’est le Géo Trouvetou du capitalisme, le Courtial des Pereires des sciences économiques, le Savonarole de la consommation, le parasite du marxisme. Il y a aussi Elie Cohen, modeste comptable bombardé tête pensante, pour qui deux plus deux feront toujours quatre, “ad vitam æternam”. Et quelques autres personnages à peine moins inutiles.

    *

    On peut compter sur Jacques Attali pour inventer des gadgets qui dopent la croissance. Visionnaire, il propose de construire plus de gratte-ciel dans Paris. Astucieux, car comme chacun sait, si les touristes défilent en masse dans la capitale, c’est pour admirer la tour Montparnasse. Pourquoi pas les “Twin Towers” dans l’Île de la Cité, en effet ? On baptiserait l’une Jacques, et l’autre du nom de son jumeau, pour rendre hommage à sa modestie.

    L’autre idée géniale d’Attali, c’est d’augmenter les dépenses de santé. En effet, il faut une France de vieillards, mais de vieillards qui bougent, qui soient capables d’escalader des gratte-ciel, dopés au Viagra et aux hormones de synthèses (À titre personnel, Attali semble bien décidé à jouer son rôle de parasite jusqu’en 2050. Même sur le rapport de la commission bidon avec laquelle il occupe ses vieux-jeunes jours, il y a la photo de sa pomme.)
    En somme, Jacques Attali découvre l’Amérique cinq siècles après Christophe Colomb.

    Pas un seul de ces micro-économistes imbéciles, dont la seule imagination consiste à vouloir convertir les Français au “fast-food”, à Andy Warhol, au viagra et à CNN, pas un seul de ces micro-économistes ne s’avise du cynisme absolu qu’il y a à chercher des solutions pour relancer la croissance dans un pays où on avorte à tour de bras, à l’échelle industrielle - un mort toute les deux secondes.
    Sûr que les jeunes immigrés africains, polonais ou chinois, toujours plus nombreux, ne rêvent que d’un seul avenir : contribuer à financer le traitement contre l’Alzheimer de Jacques Attali ou de Jean d’Ormesson, pour qu’ils continuent à déconner à plein tube jusqu’en 2050.

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    Je repose la question : à quoi servent les polytechniciens ? Y-a-t-il des gugusses de cette envergure à l’état-major des armées ? Qu’est-ce que nous avons à reprocher aux nazis, en définitive, en dehors de leur application et de leur sérieux ?

  • Deux marxistes à la mode

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    Comme j'ai déjà indiqué, Jacques Attali est plus proche d'Élisabeth Tessier que de Karl Marx, avec sa manière de lire l'avenir dans les lignes du Capital. Je m'arrête cependant sur une de ses observations ; Attali déplore que Marx ne fut pas enseigné dans l'Université pendant qu'il y étudiait. Sans chercher d'explication ; sans relever ce paradoxe que l'Université est pourtant depuis la Libération largement sous la coupe des communistes.
    À vrai dire, le paradoxe n'est peut-être pas si grand. L'esprit critique de Marx ne représente-t-il pas une menace pour le communisme français, fondé en grande partie sur des dogmes historiques ?

    Ensuite, cela a dû jouer aussi en sa défaveur, Marx n'emprunte pas qu'à Aristote, mais aussi aux économistes anglo-saxons, Thompson, A. Smith, Ricardo. La "question économique" n'est pas tellement du goût des Français. Au XVIIIe siècle, Voltaire et Diderot vont prendre leurs leçons de "libéralisme" en Angleterre. En France, on s'intéresse surtout à l'État, c'est la seule question noble, qu'on soit de gauche ou de droite ; parler d'économie, c'est parler d'argent, ça n'inspire guère de ce côté-ci de la Manche (À l'exception notable du protestant J.-B. Say).

    Bernard Stiegler a en commun avec Attali d'être un fervent démocrate. Et pour cause ! Si Attali a dirigé la banque européenne BERD, Stiegler, lui, fait partie de la direction du Musée Pompidou, le Temple de l'art capitaliste-fétichiste. Le fait d'avoir fait quelques années de prison après un "hold-up" le rend plus sympathique encore auprès des journalistes.

    Sur le fond, Stiegler est une sorte de Loïc Le Meur pour intellos, et sa théorie sur la télé qui exploite la libido des téléspectateurs et finit par la tuer est assez fumeuse. On ne retiendra que le titre sous lequel il la développe, La Télécratie, vu que c'est une assez bonne description de la réalité.

    Tout ça pour dire que c'est quand même amusant de voir Marx recyclé par des défenseurs du capitalisme.